La Rédactionavril 6, 2024
« Comment défends-tu une cause dont tu ne maîtrises que mal les enjeux ? », la question à mille dollars posée aux jeunes activistes écolos.
Au Centre Culturel Akiwacu, situé à Kigobe, au nord de la ville de Bujumbura, une cinquantaine de jeunes, majoritairement des étudiants, passionnés par l’environnement, s’étaient donné rendez-vous ce vendredi 5 avril 2024 pour un panel inspirant organisé par Green Youth Force. L’objectif? Démontrer le pouvoir des petits gestes pour construire un avenir durable et encourager les jeunes à s’engager dans la protection de l’environnement.
Des paroles fortes pour une prise de conscience
« En tant que jeunes, nous ne pouvons pas prétendre nous engager dans la protection de l’environnement par des actions qui se limitent à la collecte des bouteilles plastiques et planter des arbres. C’est bien, mais c’est loin de suffire. »
Ces mots forts sont de Roberto Muheto. Étudiant en médecine à l’Université du Burundi, il est membre de l’Association Burundaise pour la Protection de l’Environnement et de Bien-Être de l’Humanité (APEBH).
Pour ce jeune, connaître les enjeux est crucial pour défendre la cause environnementale : « Il existe des gens qui disent être engagés dans la lutte contre la pollution plastique, mais quand tu leur demandes ce qu’est le Traité Mondiale Contre la Pollution Plastique, ils en perdent leur latin. Comment prétends-tu défendre une cause dont tu ne connais pas les enjeux de fond en comble?». ll incite les jeunes à se familiariser avec les traités et conventions internationales et à s’intéresser aux avis des experts dans le domaine afin de pouvoir influencer les politiques publiques.
Les jeunes doivent prendre les devants dans la protection de l’environnement
Le panel du jour alignait 4 jeunes acteurs du changement: l’actuelle première dauphine de Miss Burundi, Belle-Ange Edyssa Ngabirano, Anny Joanice Nizigiyimana , Présidente de l’organisation Innovation Plus Plus, la jeune environnementaliste Abischag Jitimay, et Roberto Muheto, activiste écolo.
Pour Igiraneza Beraka, à la tête de Green Youth Force, cette activité ne visait rien d’autre que rappeler aux jeunes leur rôle, sinon leur devoir, de protection de l’environnement : « Le moment d’agir, c’est maintenant, a-t-elle dit, et les jeunes doivent comprendre que le combat est le leur. C’est eux qui paient le prix fort des changements liés à la dégradation des écosystèmes naturels. Il est donc vital de les sensibiliser pour qu’ils soient les premiers à se battre pour un monde rendu meilleur par la préservation de l’environnement. »
Anny Joanice Nizigiyimana a fustigé la culture du perdiem qui décourage l’engagement bénévole. Elle encourage les jeunes à s’unir et à dépasser cette mentalité pour un combat commun.
Abischag Jitimay, quant à elle, conseille aux jeunes d’avoir conscience que « toute action posée a un impact positif ou négatif sur la dégradation des ressources naturelles disponibles », et d’appeler les jeunes à être des agents de changement dans leurs communautés.
Un avis que soutient Miss Belle-Ange Edyssa Ngabirano qui a laissé l’assemblée avec une puissante question : « Tu peux te dire, ce n’est pas mon combat, les autres le feront. Qu’adviendra-t’il si tout le monde se dit la même chose? »
À méditer.
