Burundi : la corruption, un mal tenace - IRIS NEWS

La Rédactionjanvier 8, 2025
billets deux mille

La corruption reste profondément ancrée au Burundi, malgré la mise en place d’au moins huit institutions censées lutter contre ce fléau. Alors, pourquoi cet échec persistant ? L’ONG locale Parcem a tenté de dénouer les fils de cette situation complexe.

Selon « Statista Research Departement » en 2023 la corruption s’est propagée au Burundi jusqu’à 20% pendant la période de 2015 à 2019. Pourtant, depuis l’an 2000, nombre d’institutions ont vu le jour en vue de renforcer le combat contre la corruption.

Le juriste, Professeur Michel Masabo était conférencier lors d’un atelier organisé par Parcem, le 4 décembre 2024, pour analyser le rôle, la collaboration, et l’efficacité des institutions mises en place pour éradiquer la corruption.

Plus de huit institutions anti-corruption au Burundi…

Masabo consacrera du bon temps, durant sa présentation, à la revue des institutions en charge de réprimer cette méconduite. Ces institutions sont à plus de huit ! C’est-à-dire, la cour des comptes créée en 2004, l’Inspection générale de l’Etat, la Brigade spéciale anti-corruption, la Cour anti-corruption, toutes les trois créées en 2006 ainsi que le Service National de Renseignement Financier qui travaille étroitement avec le Service National de Renseignement et dont la création a été décrétée en 2020.

A ces derniers, s’ajoutent celles que Masabo catégorise comme organes de poursuite et organe de jugement. La première catégorie regroupe le Parquet   de la République, le Parquet Général près la Cour Anti-Corruption et le Parquet Général de la République. Et la deuxième, elle est composée de la Chambre anti-corruption auprès du Tribunal de grande instance, la Cour anti-corruption, la Cour Suprême et Haute Cour de Justice.

Quid de leur efficacité ?

Bien que différentes dans leur nature, ces institutions publiques convergent sur le même objectif à savoir l’éradication du fléau qu’est la corruption. Pourtant, leur multiplicité soulève la question de leurs relations fonctionnelles pour plus d’efficacité. L’un des objectifs de l’exposé, c’était de montrer les relations fonctionnelles entre ces dernières et formuler d’éventuelles recommandations.

L’Inspection générale de l’Etat et la Cour des comptes tiennent de deux institutions supérieures de contrôle. D’après l’analyse de Prof Masabo, ces deux se complètent plutôt qu’elles ne s’opposent. Pour la première, le contrôle parait être celle de gestion, tandis que pour la deuxième, la Cour des comptes, c’est un contrôle de régularité. « Ces genres de contrôles sont  complémentaires et pour ce, la collaboration entre les deux institutions devrait être renforcée », recommande Masabo.

Encore pour lui, les relations entre les services d’investigation et le Ministère public gagneraient à être précisées. « La Cellule nationale de Renseignement Financier semble être éloignée du Parquet  Général près la Cour anti-corruption alors que le domaine d’intervention est le même. Le Service National du Renseignement n’a aucune obligation légale de rendre compte au Ministère public, alors que dans son essence, c’est une police », explique le professeur.

Coordination et indépendance

A tout ce qui précède, le conférencier du jour ajoutera la nécessité de redynamiser les services qui découlent des organes de poursuite et les organes de jugement qui restent minés par la lenteur des procédures, des dossiers incomplets, etc.  « Sinon il est aussi primordial de mettre en place une structure de coordination des actions de lutte contre la corruption et compléter le dispositif institutionnel de lutte contre la corruption par la résurrection de la police spéciale anti-corruption et la création de la Haute Cour de Justice », énumère toujours Masabo.

Quant à Léonce Ngendakumana politicien, l’impératif est ces institution puissent jouir de toute leur indépendance. A entendre cet ancien Président de l’Assemblée Nationale, ceci revient à autrement dire que lesdites institutions se doivent d’être dotées des ressources nécessaires leur permettant de pouvoir appliquer les lois en toute impartialité, sans influence externe.

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