Bienfait Cakwerijuin 12, 2025
La Conférence des Évêques catholiques a exprimé ses préoccupations quant au déroulement des élections générales du 5 juin 2025, quelques jours après la proclamation des résultats par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Dans un communiqué lu ce 12 juin par Mgr Bonaventure Nahimana, président de la Conférence épiscopale, l’Église catholique, qui avait déployé une mission d’observation électorale, dénonce plusieurs irrégularités relevées le jour du scrutin.
Parmi les griefs évoqués : l’ouverture anticipée de certains bureaux de vote, avant l’heure prévue par la loi électorale, alors que les mandataires des candidats et les observateurs n’étaient pas encore présents pour vérifier l’intégrité des urnes ou assister à la prestation de serment des membres des bureaux.
Mgr Nahimana évoque également des cas où des représentants de candidats ont été empêchés d’accéder aux lieux de vote, ou autorisés à entrer tardivement, alors que les urnes étaient déjà remplies de manière suspecte.
L’Église catholique rapporte aussi des allégations de pressions exercées sur les électeurs, contraints de voter pour certains candidats, ou même remplacés dans l’isoloir. D’autres irrégularités incluraient l’utilisation de multiples cartes d’électeur permettant à certaines personnes de voter plusieurs fois.
Selon Mgr Nahimana, ces dysfonctionnements remettent en question la crédibilité des résultats. Il appelle la classe politique à « une meilleure compréhension de ce que signifie la démocratie », insistant sur la nécessité de réformes tant juridiques qu’institutionnelles dans l’organisation des scrutins à venir.
Néanmoins, l’épiscopat reconnaît que, malgré ces irrégularités, les élections se sont globalement déroulées dans le calme et avec une forte participation.
« Sur la base de ce que nos observateurs ont vu, nous confirmons que le scrutin s’est déroulé dans le calme et que la population y a massivement participé », a déclaré Mgr Nahimana.
L’Église catholique indique avoir déployé des observateurs dans près de 2 400 bureaux de vote, soit environ 30 % du total à travers le pays.
