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Troisième Journée du Festival Buja Sans Tabou : le passé et l’avenir réunis en un seul souffle - IRIS NEWS

Guillaume Muhozafévrier 8, 2024
Ingundu y'umuganuro

Le thème de cette sixième édition « Ejo », ce mot kirundi qui signifie hier et demain ne pouvait trouver meilleure expression que dans les pièces présentées hier.

 Le Centre Culturel Akiwacu, situé à Kigobe, nord de Bujumbura, la capitale économique, a accueilli ces spectacles.

 Tout d’abord, « Ku Nama », fruit de l’esprit fertile de Nyse Bénitha Ininahazwe fut interprétée par la troupe 7 Ingoma de Gitega.

« Ku nama », l’agora, l’arbre à palabres, écho d’une époque révolue où les voix des ancêtres burundais tissaient l’harmonie communautaire sur la cour du village.

Sur scène, la question de l’éternel recommencement était posée – « De quoi a été fait hier ? De quoi est fait aujourd’hui ? Et de quoi sera fait demain ? ».

Une fresque théâtrale, empreinte de la sagesse burundaise, dépeignait les querelles éternelles et la primauté de l’amour sur tout. A l’instar de cette jeune fille forcée au suicide après que sa famille ait refusé son mariage avec son prince charmant à cause du spectre malheureux des deux familles : le père de la jeune fille a été tué par des membres de la famille de son fiancé.

Ensuite, le deuxième acte de cette soirée fut le somptueux « Ingundu y’umuganuro », chef-d’œuvre signé de la main de l’orfèvre du kirundi, Rivardo Niyonizigiye. À mes côtés, un compagnon de fortune, enfant des cités, s’exclama: « Ce Kirundi, par les dieux ! 80% m’échappe, mais quel délice pour l’esprit ! »

Voici donc le charme envoûtant d’Ingundu y’Umuganuro, ce poème vivant, interprété avec brio par la troupe umunyinya : l’on a pas besoin de comprendre tous les mots pour saisir son essence.

Une pièce aux multiples facettes, abordant avec audace et désinvolture le drame des migrants, les tourments amoureux, les conflits d’héritage, l’aube du christianisme et son rôle dans la colonisation, ainsi que les plaies béantes laissées par l’ethnisme.

Un spectacle savoureux, qui porte en son cœur un appel vibrant à transcender les clivages, à bâtir un avenir où chaque citoyen, quelle que soit son ethnie, sa religion, se sente chez lui.

« Rinjora », un concept propre au Centre Culturel Akiwacu et qui gagne en popularité dans la capitale economique Bujumbura, a couronné une soirée mémorable.

Il s’agit d’une soirée où les convives plongent dans une ambiance du Burundi d’antan. Les gens dégustent de la bière de sorgho, savourent du maïs, jouent a l’ikibuguzo et se laissent emporter par les rythmes traditionnels.

 

Cette troisième soirée a rendu un hommage à la culture, à la tradition, à la parole. Pour ce jeudi, rendez-vous à l’Institut Français du Burundi pour découvrir « Day Dreaming » de la compagnie A corps Perdus, venue tout droit de France.

Guillaume Muhoza


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