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Sauna-massage et babouches improbables : un couple qui en dit long - IRIS NEWS

La Rédactionmars 12, 2025
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Comment j’ai accepté d’aller faire du sauna-massage et comment un petit détail a attiré mon attention.

Par Aïta Chancella Kanyange

À Bujumbura, il fait chaud, presque tout le temps. Et je vous le dis, avec ces deux saisons qui se succèdent sans vraiment se laisser de répit, le soleil semble toujours être au zénith ! Que ce soit à 8h du matin, à midi ou à 15h, croyez-moi, vous allez le sentir. Une vraie fournaise.

Alors, quelle solution face à cette chaleur infernale ? Pour échapper à cette dose forcée de mélanine et à la fatigue qui vient avec, certains choisissent de s’offrir des massages-sauna. Oui, vous avez bien entendu… Barayamaze ngo Umuriro uzimwa n’uwundi (Le feu s’éteint par le feu). Et voilà, direction le massage-sauna ou sauna-massage, peu importe l’ordre! Un jour, je me suis dit, pourquoi pas essayer ?

Alors, bien sûr, j’ai dû céder aux supplications incessantes de mon amie qui ne cessait de me vanter les bienfaits de ce fameux massage-sauna. La « Die Hard » que je suis, j’étais plutôt réfractaire à cette activité que je qualifiais de « lazy-gaga » (traduisez : paresseux, superflu). « Oui, je sais, la sueur nourrit l’imagination… mais de quelle sueur parle-t-on ? Celle-là… elle est préfabriquée ! », me disais-je. On parle ici d’une chaleur à couper le souffle, un mélange de bonnes herbes aromatiques, de cèdre, d’eucalyptus et j’en passe, qui te fait baisser la tête en mode self-defense.

Franchement, me retrouver là-bas, c’était un peu bizarre. Même dans les moments les plus bas – genre un gros rhume ou pendant les menstruations – je choisis toujours le duo gagnant : cardio et montagne ou encore la gym. Celle-ci, avec toutes les acrobaties du coach, me permet de danser sans complexe (ok, je ne danse pas vraiment, mais c’est l’intention qui compte).

Quant aux montagnes de Bujumbura-Rural, c’est leur classe majestueuse qui m’attire. Elles semblent regarder la capitale d’un air un peu moqueur, mais sans vraiment la détester. Ce n’est pas de leur faute si elles sont si imposantes et si belles. En tout cas, elles m’offrent des vues incroyables et une endurance à toute épreuve pour mes longues jambes ! Bref, vous l’aurez compris, la gym et le hiking, c’est ma came.

Mais voilà, en tant que best friend (un truc de millénials, non ?), j’ai accepté d’accompagner ma pote pour sa petite dose de sueur artificielle. Et là, vous ne devinerez jamais ce qui a attiré mon attention… tadaa ! Des babouches ! Oui, vous ne m’avez pas mal entendue. Des babouches qui ne se ressemblent même pas. Parfois, c’est carrément une paire de pieds gauches ou de pieds droits. Et si ce n’est pas ça, la paire est rouge-bleu, bleu-rouge, jamais identique ! Ou bien, une babouche est coupée au niveau du grand orteil ou de la semelle. Des babouches complètement dépareillées. Une vraie collection ! Franchement, qui aurait l’idée de voler pareille paire ?

D’un établissement à l’autre, même scène : là où les plus nantis (entreprises, business) installent des caméras de surveillance, les autres se contentent de solutions moins orthodoxes mais qui semblent fonctionner pour communiquer ce qui est défendu… C’est ça, les fameux écriteaux en majuscules avec un point d’exclamation à la fin, histoire de vous faire croire qu’ils ont vraiment l’air sérieux. BIRABUJIJWE KWIBA IBIRI AHA ! (Il est interdit de voler ce qui se trouve ici).

On pourrait en rire, mais ces babouches dépareillées que l’on trouve dans presque toutes les maisons de sauna à Bujumbura, elles racontent une histoire… Oui, une vraie histoire. Ces babouches sont le reflet d’un monde où il faut se méfier. Parce qu’une belle paire de babouches, assortie et en bon état, serait volée en un clin d’œil. C’est ça, la réalité ! Elles témoignent de comportements humains, de la méfiance qui nous caractérise, des vols répétitifs dans ces maisons de sauna-massage ou même partout dehors. Ça montre aussi combien certaines valeurs se perdent, et que sans une vraie dissuasion, le vol est juste… « cash ». La prochaine fois que vous entrerez dans un sauna, prenez une petite pause pour observer ces paires improbables. Vous allez voir, elles racontent bien plus d’histoires que vous ne le croyez.

Et vous, c’est quoi votre expérience des maisons de sauna-massage ?

 

Aïta Chancella Kanyange est une jeune auteure burundaise au regard aiguisé et au cœur passionné par la littérature sous toutes ses formes. Contributrice pour Iris News, elle fait entendre sa voix dans les débats littéraires et culturels du Burundi, où elle œuvre sans relâche à l’avancement de la scène littéraire locale. Son premier ouvrage, HARABAYE : Il était une fois…, un recueil de contes pour enfants, témoigne de sa capacité à tisser des récits empreints de poésie et de profondeur.  Aïta se distingue par son engagement en faveur de l’autonomisation des jeunes et des femmes, œuvrant pour un avenir où la voix de chacun peut se faire entendre avec force et dignité.

 

 

 

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