La Rédactionavril 29, 2025
Alors que le journaliste Willy Kwizera affirme avoir été passé à tabac par des étudiants à l’université du Burundi, le Conseil national de la communication (CNC) appelle les professionnels des médias à davantage de « prudence » et d’« humilité » dans leur travail.
C’est sur les réseaux sociaux, et non par voie officielle, que le Conseil national de la communication du Burundi a pris connaissance de l’agression d’un journaliste de la radio Bonesha FM. Lundi 28 avril, la présidente du CNC, Espérance Ndayishimiye, s’est dite « surprise » de ne pas avoir été informée directement par la direction de la station. L’institution affirme désormais « suivre de près » la situation.
Selon le récit de Willy Kwizera, journaliste à Bonesha FM, il aurait été attaqué sur le campus de Mutanga, à l’Université du Burundi, par des membres de la représentation générale des étudiants. Ces derniers l’auraient accusé d’« espionnage », avant de le frapper violemment. Il affirme avoir été menacé de mort et contraint de signer un engagement à ne pas évoquer publiquement les faits.
Une agression, et un appel… à la « retenue journalistique »
La présidente du CNC a tenu à rappeler aux journalistes leur devoir de discrétion. « Les journalistes doivent aller chercher l’information avec prudence et humilité », a-t-elle affirmé. Présenter une carte de presse ne suffirait pas, selon elle, à gagner la confiance des personnes interrogées. « Il faut aussi adopter une attitude respectueuse », a-t-elle ajouté. Une sortie qui place la charge de la violence sur la manière de faire le métier au lieu de condamner les faits rapportés.
À la Maison de la Presse du Burundi, sa présidente Mireille Kanyange a condamné « l’animosité » des étudiants mis en cause, demandant que « toute la lumière soit faite », que les six auteurs « soient identifiés et punis » et que ces derniers « prennent en charge les frais médicaux du journaliste ».
Une liberté de la presse « bien réelle », selon le CNC
Malgré cet épisode, le CNC assure que la liberté de la presse au Burundi ne saurait être remise en question. Espérance Ndayishimiye invoque la multiplication des organes de presse comme preuve : « Chaque jour, de nouveaux médias voient le jour, plus que dans n’importe quel pays de la région », affirme-t-elle. Et de conclure : « Qui créerait un média s’il n’était pas convaincu que ses droits seraient respectés ? »
La direction de Bonesha FM, pour sa part, demande une protection accrue pour son journaliste. « S’il est blessé de quelque manière que ce soit, ceux qui l’ont menacé devront être tenus responsables », a averti Raymond Nzimana, directeur de la radio.
