Fail forward ! - IRIS NEWS

Guillaume Muhozajanvier 20, 2025
Je rouve que - Guillaume Muhoza

En Kirundi, on dit « Ugware Ukira ». J’aime beaucoup cette expression. Littéralement, cela veut dire « souffre en guérissant », un appel à ne pas se laisser dépérir. C’est dans ces moments où tout semble noir qu’on doit se battre pour une éclaircie.

La notion de ne pas attendre le « bon moment » pour agir est l’une de ces vérités simples que l’on peine souvent à intégrer dans nos vies, alors qu’elles sont pourtant essentielles. En Kinyarwanda, on dit : « Kudaheranwa n’ibihe », c’est-à-dire ne pas laisser le contexte dicter nos émotions. Et en anglais, on parle de « to fail forward », ou « échouer en avançant ». L’échec n’est pas une fin en soi ; c’est plutôt un tremplin pour rebondir.

La chute rend plus fort. C’est une vérité aussi vieille que le monde : l’adversité forge l’âme. C’est dans cette douloureuse danse avec l’échec qu’il faut trouver l’élan pour se relever. N’est-il pas vrai que le jour naît à minuit, dans la plus noire des obscurités ? Le diamant ne se forme-t-il pas sous la pression et la chaleur ? Tout comme la réussite naît des défis et des efforts constants.

C’est dans ces moments où tout semble s’effondrer, où l’on a l’impression que la galère ne finira jamais, qu’il ne faut surtout pas se laisser aller à la dérive. La descente aux enfers et la remontée doivent aller de pair. Peu importe la profondeur de l’abîme, tant que l’on ne touche pas le fond, on est encore en vie. Aujourd’hui, on appelle ça « résilience », un mot souvent galvaudé, surtout utilisé par les ONG, qui traduit en réalité la capacité à avancer malgré les obstacles.

En anglais, on dit aussi « to hit the ground running », soit, comme le lièvre, « naître en courant ». Cela signifie ne pas se limiter en se disant : « Je suis petit, je dois y aller doucement ». C’est le discours des peureux. Il n’y a rien de plus ridicule que celui qui s’auto-paralyse, qui se dit qu’il ne peut pas avant même d’essayer. Celui qui se refuse de courir se condamne à mourir avant même d’avoir vécu. Le seul vrai lâche, c’est celui qui s’interdit de participer à la course. Comme l’eau, il faut que ça circule, sinon ça pourrit.

Bon début de semaine !

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Chaque matin, Guillaume Muhoza se lève tôt et nous livre son « JE TROUVE QUE », une série d’élucubrations souvent futiles, qu’il puise dans son vécu, dans les choses et les gens qui l’entourent, ainsi que dans l’actualité du Burundi et du monde. Lorsqu’il ne se laisse pas emporter par l’émerveillement face à des « riens », il ressasse les disques rayés de ses souvenirs évanescents ou rumine les peines d’un jeune homme égaré, pris dans la ronde des jours qui s’enchaînent et se confondent.

Guillaume Muhoza


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