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L’Enabel Burundi soutient la modernisation des ports du pays - IRIS NEWS

La Rédactionmars 25, 2025

L’expertise du Port d’Anvers est sollicitée dans la modernisation du secteur portuaire du Burundi. Deux experts anversois ont été reçus à Bujumbura ce mardi 24 mars pour proposer un plan directeur du secteur à l’horizon 2040.

Ce sera un travail intense. D’ici quatre mois, les deux experts devront remettre à l’Autorité Maritime et Portuaire du Burundi (AMPB) un document stratégique : un plan directeur révisé pour le développement du secteur portuaire burundais à l’horizon 2040.

Cela n’aurait pas été possible sans Enabel Burundi, qui, via le projet PAREX— un programme de financement des études et expertises lancé en 2014, mais interrompu en 2016 suite aux secousses ayant marqué la coopération burundo-belge, avant de reprendre en 2023 — soutiendra cette initiative. L’ambition : doter le pays d’un plan directeur pour la mise en place des ports modernes capables de répondre aux besoins économiques et logistiques du pays.

Pour Godelieve Nininahazwe, directrice générale de l’AMPB, ce Plan Directeur est bien plus qu’un simple document technique : « Ce plan directeur répond à une question : quelle sera l’image des ports du Burundi en 2040 ? »

Il est à noter que l’année 2040 constitue un jalon clé de la vision du Gouvernement du Burundi, telle que déclinée par le Président de la République, Evariste Ndayishimiye : « Le Burundi, pays émergent en 2040, Burundi, pays développé en 2060. »

L’urgence de moderniser les ports du Burundi

À la lumière d’une étude réalisée par le Centre de Recherches Nathan, Diomède Nahimana, Directeur de l’Autorité Portuaire, a souligné la nécessité impérieuse de moderniser le secteur portuaire.

 

« Le Burundi souffre énormément de son enclavement. Le coût des importations et exportations est très élevé en raison de l’emplacement géographique du pays. Par exemple, une étude de 2011 a révélé qu’un camion empruntant le corridor nord (1900 kilomètres) coûtait environ 8445 dollars, tandis que pour le corridor central (1504 kilomètres), le coût s’élevait à 6961 dollars. En revanche, en utilisant la voie ferroviaire jusqu’à Kigoma et en passant par la suite par le lac Tanganyika, le prix chute à 2400 dollars. Il nous faut donc des ports modernes pour atteindre la Vision 2040-2060. » – a souligné Mr Nahimana.

En plus de la rénovation du port de Bujumbura, le gouvernement du Burundi entend faire de ses ports un moteur de développement stratégique. Le port de Rumonge, aujourd’hui limité à une simple plage d’embarcation, pourrait, à terme, devenir un véritable pôle commercial, essentiel pour capter une part du commerce en provenance de la République Démocratique du Congo, une opportunité qui pourrait redessiner les échanges régionaux. Le projet ne s’arrête pas là : il est aussi prévu la construction du port de Kabonga, situé dans la commune de Nyanza-Lac (province de Makamba), qui aura une vocation principalement touristique.

Les investisseurs appelés à soutenir le secteur portuaire du Burundi

Godelieve Nininahazwe, directrice générale de l’Autorité Maritime et Portuaire du Burundi, a ainsi souligné l’importance de cet élan, invitant instamment les partenaires au développement ainsi que les investisseurs, qu’ils soient nationaux ou internationaux, à se joindre à cet ambitieux projet : « Nous nous inscrivons dans cette dynamique et appelons à l’investissement dans les activités maritimes et portuaires, afin de réaliser ensemble l’objectif ultime : doter le Burundi de ports compétitifs d’ici 2040. »

Pour sa part, Bonaventure Nshimirimana, conseiller stratégique du Directeur-Pays à l’Enabel Burundi, est revenu sur les origines de cette initiative ambitieuse. Il a rappelé que la sollicitation de l’expertise du port d’Anvers pour l’élaboration de ce plan directeur avait été introduite lors de la visite de la délégation burundaise au port belge en juin 2024. Cette ambition a été de nouveau mise sur la table lors de la Table Ronde des Investisseurs de décembre 2024 à laquelle avait pris part la directrice générale d’Enabel.

Une feuille de route se dessine donc, marquée par l’ambition d’un Burundi tourné vers l’avenir, qui, à travers ses ports, cherche à renforcer sa compétitivité commerciale au cœur des Grands Lacs. Enabel, en tant qu’acteur clé, prend à bras-le-corps cette dynamique, consciente que le développement des infrastructures portuaires est une condition sine qua non à l’émergence économique du pays en alignement aux objectifs du pays.

 

 

 

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