Le Président Evariste Ndayishimiye est arrivé à Libreville, la capitale du Gabon, ce 15 janvier, marquant ainsi sa première visite à l’étranger en 2024.
Cette visite, qui revêt des allures de réciprocité diplomatique, fait suite à celle du président gabonais en octobre 2023 lors de sa tournée dans les Grands Lacs, cherchant de soutiens suite à son putsch contre Ali Bongo Ondimba le 30 août 2023.
En mode continuité. Evariste Ndayishimiye, dont les relations avec Kigali se sont tendues depuis fin 2023, en témoigne la décision de fermer les frontières du Burundi avec son voisin du nord le 11 janvier 2023 en raison de son soutien présumé au groupe rebelle RED-Tabara, cherche à entamer l’année 2024 sur le plan diplomatique tel qu’il a terminé 2023 : proactif.
En effet, en 2023, le numéro un burundais a visité 20 pays, gagné les galons de champion de l’agenda jeunesse, paix et sécurité de l’Union Africaine et élu troisième vice-président du Bureau de l’Union Africaine.
De plus, il a passé la quasi-totalité de l’année en tant que président en exercice de l’EAC avant de passer le temoin au Sud-soudanais Salva Kiir en decembre. Il ne faudra pas passer sous le tapis qu’il est depuis le 6 mai 2023, président du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba.
Quête d’un nouveau vivier d’emplois. En novembre 2020, le président burundais, participant au sommet de la CEEAC, avait réussi à s’entendre avec son homologue Ali Bongo Ondimba, désormais déchu, sur la création d’un comité commun chargé d’étudier la mise en place des accords de partenariat signés à l’occasion de ce voyage.
Ces accords portaient sur les échanges commerciaux, le transport aérien et l’échange de main-d’œuvre entre le Burundi et le Gabon, ce dernier ayant une superficie 10 fois supérieure à celle du Burundi – 267 668 km² contre 27 834 km² – mais une population de moins de 2,5 millions, soit environ un sixième de la population burundaise de 12,55 millions.
Le Burundi pourrait bénéficier davantage de l’envoi de main-d’œuvre vers ce pays, surtout alors que le chômage sévit : environ 53,4 % des Burundais actifs et occupés sont touchés par le sous-emploi.