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UNFPA au Burundi : 50 ans de présence, et maintenant ? - IRIS NEWS

La Rédactionjuillet 23, 2025
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Le 23 juillet 2025, l’UNFPA a soufflé ses cinquante bougies au Burundi. Un demi-siècle d’engagement pour la santé reproductive, les droits des femmes et l’autonomisation des jeunes. Un demi-siècle d’action décisive. Le jubilé a été célébré comme il se doit, en présence remarquée de la Première Dame du pays. Mais que représente une telle longévité pour le Burundi ? Éclairage.

« Une transformation des vies », résume Judicaël Elidje, représentant résident de l’agence onusienne. Il évoque ces jeunes filles sensibilisées aux transformations de leur corps, celles qui poursuivent leurs études au lieu de céder aux injonctions du mariage précoce. Il parle aussi des couples accompagnés dans la planification familiale, des mères prises en charge lors d’accouchements à risque ou de complications telles que les fistules obstétricales.

Et puis, l’autonomisation : autre mot-clé, autre combat. À ce sujet, Elidje mentionne le programme de stages professionnels Tremplin du savoir, destiné à préparer de jeunes talents à la vie professionnelle. Il cite également un programme de soutien à l’entrepreneuriat sans capital de départ, parmi d’autres initiatives.

Lors du jubilé, certains bénéficiaires ont partagé leurs témoignages. Le plus marquant reste celui de Hatungimana Maines, originaire de Giharo (ancienne province de Rutana). Mariée à seulement 15 ans, elle tombe enceinte l’année suivante. Une deuxième grossesse entraîne une fistule obstétricale, la plongeant dans l’isolement et le rejet.

Grâce au soutien de l’UNFPA, elle est soignée à l’hôpital régional de Gitega. Aujourd’hui, Hatungimana témoigne publiquement, milite pour l’éducation des filles, la santé reproductive, et lutte contre les mariages précoces et les grossesses non désirées.

Entre succès et défis

 

Mais tout n’est pas rose. Selon Elidje, l’UNFPA ne navigue pas sur un lac paisible. Parmi les obstacles : des normes socioculturelles rigides qui freinent l’impact des interventions, une explosion démographique — deux tiers de la population ont moins de 25 ans — qui rend l’assistance toujours plus essentielle.

Pour Angeline Ndayishimiye, Première Dame du Burundi, la contribution de l’agence onusienne est notable. Mais elle prévient : les progrès ne doivent pas faire oublier les zones d’ombre.
Des femmes subissent encore des grossesses non désirées, des accouchements restent des épreuves, des parcours de vie féminins s’arrêtent avant même d’avoir commencé.

En somme, pour la Première Dame, « l’avenir continue de se jouer au présent » :

“La célébration de ce jubilé est bien plus qu’un jalon historique. C’est une invitation à réfléchir sur cinq décennies de collaboration, de progrès, de défis surmontés… mais aussi de défis persistants.”

 

Et la question des fonds ?

Le soutien du gouvernement burundais et des partenaires techniques a été déterminant. Mais l’annonce de la fermeture prochaine de l’ambassade des Pays-Bas — quatrième contributeur mondial de l’UNFPA en 2024 — soulève des interrogations.

Pas de panique, rassure l’ambassadrice Lianne Houben : « Un retrait physique n’est pas un désengagement. La santé mondiale reste une priorité de notre diplomatie. »

Même son de cloche du côté d’Elidje : « Les Pays-Bas continueront à financer via notre siège. Le partenariat demeure. » Un programme de transition est d’ailleurs en cours avant la fermeture effective de l’ambassade, afin d’assurer la continuité des engagements.« Le partenariat ne s’arrête pas avec la fermeture. Plusieurs pays n’ont pas d’ambassade ici, et nous travaillons très bien avec eux », souligne-t-il.

Une vision à l’horizon 2040–2060

À l’heure où le Burundi s’est engagé dans une vision ambitieuse — Burundi émergent en 2040, développé en 2060 —, l’UNFPA se dit prêt à accompagner ce cheminement.

L’agence se réjouit notamment d’avoir contribué au dernier Recensement Général de la Population, de l’Habitat et de l’Agriculture, un exercice crucial pour planifier l’avenir. Ses résultats préliminaires sont déjà disponibles.

Autre défi affirmé par l’agence : équiper les jeunes du pays des outils nécessaires pour qu’ils soient les acteurs de cette transformation vers 2040 et au-delà.

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