L’ambition du projet NUKU : offrir la visibilité aux initiatives de jeunes entrepreneurs de tous les coins du Burundi, le rural en particulier. Le 27 décembre 2024, après quatre ans de com’, de conférences et de descentes sur terrain, ce projet financé par l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas et exécuté par le Magazine Jimbere et l’agence Kaze Com, a officiellement tiré sa révérence. Mais quid des résultats? Les jeunes ont-ils vu leurs projets décoller, ou est-ce juste un autre programme de plus, qui aura fait rêver le temps de quatre ans, et qui retombera dans l’oubli ? Réponses des concernés.
L’objectif de NUKU, acronyme de Nawe Urashobora Kubikora (Tu es aussi capable de le faire), était simple mais puissant : bâtir la confiance des jeunes et apporter un coup de pouce à des initiatives souvent laissées dans l’ombre.
À la clôture de ce projet, la note est « assez positive », comme l’ont exprimé les bénéficiaires eux-mêmes. Le 27 décembre 2024, la soirée de clôture au Donatus Conference Center a été marquée par une série de témoignages vibrants, tous tournés autour du mot « succès ».
C’est le cas de Ninette Ishimwe, une jeune dame à la tête de ‘Iranzi Multiservice Company’ opérant dans le nettoyage et jardinage se félicite que quelques peu de jours après la mise en lumière de son projet, une microfinance, puis un particulier, l’ont contactée. « Nous avons conclu des contrats d’après lesquels nous offrons des services qui sont rémunérés à termes de quelques millions de BIF. Le nombre d’emplois créés est passé de 18 à 28, avec un marché toujours promettant», se réjouit-elle.
Augustin Kana, quant à lui, dirige « Vijana Empower Group » qui fait le marketing, les publications sur NUKU ont servi d’une grande crédibilité tout en exposant notre entreprise à des clients de l’extérieur du pays. Il citera par exemple quelqu’un de l’Afrique du Sud qui l’a contacté pour faire, sans même de contact physique, d’abord une affaire de 16, puis de 25 tonnes de cosmétiques à vendre, et ensuite un autre du Sénégal qui le connectera à un partenaire d’affaire basé en Italie… « Les affaires sont devenus affaires et se fructifient même jusqu’à présent », apprécie Kana.
Jimbere et Kaze Com ne sont pas en reste
NUKU trouve ses racines dans les soirées qui, avant 2020, réunissaient les jeunes entrepreneurs à la résidence de l’Ambassadeur du Royaume des Pays-Bas. Aujourd’hui, NUKU consntitue une plateforme qui offre une visibilité accrue aux entrepreneurs et leurs initiatives, leur permettant d’accéder à des marchés locaux et internationaux, tout en facilitant aussi l’accès à des opportunités de financements de formations, etc.
Roland Rugero, Directeur Exécutif de Jimbere Magazine qui fait le rappel de tout ce qui précède souligne aussi que le projet aura également permis à sa boite de grandir : « Au-delà de la simple promotion des initiatives entrepreneuriales à travers des publications multiformes, ce projet a permis à Jimbere de concrétiser sa mission: être l’écho des jeunes. Nous avons également appris à emboiter le pas aux jeunes entrepreneurs soutenus par le projet. »
A Rugero de rassurer que même si les financements ne seraient pas réaccordés, Jimbere est prêt à user de ses propres moyens, peu importe peu soient-ils, pour pérenniser cette belle aventure.
Et pour Alida Habonimana, DG de l’agence Kaze Com, partenaire d’exécution de NUKU aux côtés du Magazine Jimbere, le dynamisme des jeunes entrepreneurs bénéficiaires du projet est à saluer. « Alors que les Burundais, ceux du milieu rural en particulier, ne sont pas ouverts aux micros des journalistes, les jeunes visités étaient plutôt impatients à partager leurs belles histoires », apprécie Habonimana avec enthousiasme.
A elle de mentionner également la belle occasion offerte aux jeunes accompagnés par le projet de participer à une foire à Bukavu, en RDC. Une opportunité qui leur a permis de tisser des connexions et d’acquérir des compétences utiles pour l’essor de leurs affaires, apprend-t-on de Madame Habonimana.
Le bailleur se dit également satisfait !
L’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Burundi, à travers Fikiri Nzoyisenga, son Conseiller Jeunesse, Education, Emploi et Secteur Privé, salue les réalisations du projet NUKU: « Le Burundi connaissant encore une fracture numérique et des problèmes de connectivité, c’est louable que NUKU a pu exposer même les projets des jeunes des coins les plus récurés du pays », note Fikiri.
Ce dernier de renseigner sur les interventions de l’Ambassade des Pays-Bas au Burundi: « Les projets ou programmes comme NUKU, #AkaziKeza, #OrangeCorners,… cadrent avec le ‘Nexus programme for skills and jobs’, un programme pour les jeunes et à travers lequel les Pays-Bas financent des initiatives nationales personnalisées visant à améliorer l’adéquation entre l’offre et la demande sur le marché du travail. »
Son discours, une belle occasion à Fikiri d’interpeller les jeunes entrepreneurs, les bénéficiaires de NUKU en particulier, à postuler à l’appel pour la troisième cohorte du programme Orange Corners qui est ouvert jusqu’au 23/01/2024.
PAEEJ y a joué aussi un rôle…
« La gestion du problème de l’emploi des jeunes sert le pont entre les acteurs de ce domaine. Je suis ravi de voir plusieurs visages parmi les jeunes bénéficiaires du projet NUKU qui sont également appuyés par l’institution que je représente. » Ces propos sont de Prof Désiré Manirakiza, Coordonnateur du Programme d’Autonomisation Economique et d’Emploi des Jeunes – PAEEJ, l’institution de laquelle les Jeunes NUKU ont bénéficié des formations en notions de bases sur l’entrepreneuriat, bien aussi des financements, pour certains.
Dans son discours, Manirakiza notera avec satisfaction de l’action de ce projet car, fait-il entendre, les jeunes peuvent produire, mais si les gens ne savent pas ce qui est produit, cela peut constituer d’une voie à la disparition de leurs initiatives. « Un défi relevé par NUKU et Jimbere via leurs plateformes en ligne », mentionne-t-il.
En tout, NUKU est toute une série de ‘Success stories’ célébrant, jusque-là, les acquis à l’endroit de plus de 350 jeunes entrepreneurs à travers le Burundi, selon Urielle Ndorere, responsable du projet chez Jimbere. Pour Ninete Ishimwe bénéficiaire: « Les jeunes entrepreneurs sont souvent et particulièrement redevables d’une chose: donner du crédit à ceux qui n’ont pas hésité de leur donner du coup de pouce, peu importe la grandeur », salut !