
À tous ceux qui avaient manqué ces lignes, mes excuses. La maladie a eu raison de moi, et je passais mes journées à broyer du noir, alité. Mais me voilà de retour. Aujourd’hui donc, je ne vous dirai pas grand-chose, juste partager la réponse d’un prêtre qui a voulu réagir à mon texte intitulé : « Dimanche est une bonne blague. » Bonne lecture.
Pour nous, le dimanche n’est pas une blague, mais un jour sacré. Tout notre quotidien gravite autour de ce jour. Après une semaine pleine d’activités, de moments de joie, de fatigue, de déceptions, de bonnes et mauvaises nouvelles, le dimanche arrive comme un souffle de soulagement. Pas parce que nous allons à la messe pour tromper Dieu ou apaiser notre conscience pécheresse. Loin de là !
Pour nous, le dimanche donne sens à toute notre vie. Tout tourne autour de lui. Nous allons à la messe parce que nous sommes convaincus que l’Église n’est pas un petit club réservé aux saints (car si tel était le cas, personne ne franchirait la porte, puisque nous sommes tous des pécheurs). Nous y allons car nous croyons y rencontrer un Dieu qui nous accueille malgré nos limites et nos péchés, un Dieu qui ne nous juge pas, mais qui nous aime au-delà de nos fautes.
Nous y allons parce que nous considérons l’Église comme un hôpital, un lieu où les malades viennent chercher des soins, sans jamais se lasser d’y retourner, peu importe le nombre de fois où ils tombent. Parfois, ils suivent les prescriptions du médecin, parfois non, et retombent malades, mais même alors, ils reviennent.
Nous n’attendons pas d’être saints pour fréquenter l’Église, car nous sommes convaincus que la pleine perfection ne nous arrivera jamais tant que nous serons sur cette terre. Pourtant, nous osons y aller, même en étant pécheurs, car nous nous considérons comme des pèlerins de passage dans ce monde. Des pèlerins qui parfois se perdent, mais se relèvent, poursuivant leur chemin. Des pèlerins qui, par la fatigue du voyage, ont faim et soif, et qui sont convaincus que la messe leur offre l’aliment, le seul capable d’étancher leur soif et de rassasier leur faim. Ce seul aliment qui leur donne la force de continuer ensemble, malgré les épreuves de la vie.
Oui, nous allons à la messe parce que nous sommes convaincus que là, nous rencontrerons d’autres pécheurs comme nous. Mais pas pour nous regarder dans les yeux et nous glorifier de notre état de pécheurs. Non, nous y allons pour nous encourager les uns les autres, pour nous efforcer d’être des personnes et des citoyens meilleurs et plus responsables. Car nous sommes témoins de nombreux hommes et femmes qui, grâce à leur foi et à leurs messes dominicales, ont contribué à améliorer notre société. Certains sont allés jusqu’à sacrifier leur vie, fortifiés par leur foi.
La route continue, et il y a de la place pour tout le monde : les saints, les hypocrites, les pécheurs, comme l’a dit notre Maître Jésus. Il n’est pas venu pour appeler les saints, mais les pécheurs, donc moi, toi, nous tous… N’aie pas peur de monter dans cette barque ! Bienvenue dans le club des pécheurs pardonnés !
Père Elvis Ndihokubwayo, missionnaire Xavérien.