
Ce 30 juillet, au Donatus Conference Center de Bujumbura, c’est tout un pan de l’amitié maroco-burundaise qui s’est donné rendez-vous sous les ors de la célébration. Anciens étudiants du royaume chérifien, diplomates accrédités auprès de Gitega, représentants du gouvernement burundais… tous réunis pour rendre hommage au Roi Mohammed VI, à l’occasion du 25e anniversaire de son accession au trône.
La Fête du Trône, au-delà du cérémonial, c’est le renouvellement symbolique du pacte d’allégeance entre le peuple marocain et son souverain. Mais c’est aussi, en terre étrangère, une occasion de diplomatie douce, où les mots pèsent autant que les gestes.
Deux discours ont donné le ton à la soirée. Celui d’abord de M. Abdellouahab Makhtari, chargé de mission à l’ambassade du Maroc à Bujumbura, puis celui du représentant du ministère burundais des Affaires étrangères, Syldie Manirerekana, assistant du ministre.
Dans une allocution au phrasé millimétré et délivré avec clarté et justesse M. Makhtari a tenu à rappeler les liens profonds entre Rabat et Gitega, citant la lettre royale adressée au président Evariste Ndayishimiye à l’occasion de la dernière fête de l’indépendance : « Le Souverain s’est réjoui de la dynamique renforcée que connaît l’étroite coopération entre le Maroc et le Burundi et a assuré de sa constante disposition à œuvrer, avec le Président Ndayishimiye, en faveur de son approfondissement, tant sur le plan bilatéral que continental. »
Un partenariat qui s’ancre dans une vision royale, celle d’un Maroc acteur majeur sur le continent africain
Depuis son intronisation, le Roi Mohammed VI a impulsé une accélération sans précédent des investissements, dopé les grands chantiers d’infrastructures et amélioré sensiblement les indicateurs macroéconomiques du pays. Un effort reconnu : le Royaume est désormais classé dans la catégorie des pays à développement humain élevé, selon le dernier rapport du PNUD.
À l’échelle continentale, le Maroc s’est hissé au rang de deuxième investisseur africain en Afrique, avec plus de 10 milliards de dollars injectés dans les secteurs-clés : banques, assurances, télécoms, mines, tourisme, énergies, agroalimentaire. Plus de mille entreprises marocaines sont aujourd’hui implantées sur le continent.
Et ce n’est pas tout. Trois initiatives stratégiques portées par le Roi Mohammed VI dessinent une nouvelle architecture panafricaine : l’Initiative Royale pour l’Atlantique, le mégaprojet de Gazoduc Africain-Atlantique, et l’ambitieuse proposition de désenclavement des pays du Sahel.
Et sur le terrain bilatéral
L’année 2025 marque un tournant. Le 12 mai dernier, à Rabat, la première session de la Commission Mixte de Coopération a abouti à la signature de treize accords couvrant un éventail large : agriculture, santé, infrastructures, gouvernance locale, tourisme, formation professionnelle… Une feuille de route a également été signée, balisant la coopération maroco-burundaise jusqu’en 2028.
Dans cette dynamique, plusieurs délégations burundaises sont attendues à Rabat pour s’imprégner de l’expérience marocaine, notamment en matière de gouvernance, de politique monétaire et de financement du développement.
Et ce rapprochement se lit aussi dans l’économie réelle. En décembre dernier, le Maroc avait dépêché une forte délégation – 27 responsables représentant 16 institutions publiques et privées – à la table ronde des investisseurs tenue à Bujumbura. Un signal fort. Un symbole, aussi. De cette rencontre est née une coopération innovante, comme le lancement de la plateforme de formation numérique « Yool Education », portée par la société Innovatics en partenariat avec le CEFORE-RUSI. Objectif : former plusieurs milliers de jeunes Burundais aux métiers de l’intelligence artificielle et des data sciences.
Du côté, du gouvernement burundais, Syldie Manirerekana assistant du ministre, a salué « une relation fraternelle, renforcée au fil des ans », appelant à « mutualiser les efforts face aux défis régionaux, continentaux et mondiaux ». Il a souligné que les accords signés à Rabat le 12 mai de cette année sont à l’étude dans les ministères sectoriels pour une mise en œuvre rapide et efficace.
Après les mots, les images : une vidéo projetée sur écran géant a offert une plongée dans les réalisations industrielles et infrastructurelles du Maroc. Puis, des anciens étudiants burundais formés au royaume ont livré des témoignages émus sur l’hospitalité marocaine. Enfin, la soirée s’est close autour d’un dîner aux saveurs croisées.