
Réduire de 70 % les coûts de transport des marchandises entre la Tanzanie et le Burundi, et à terme relier Kindu en République démocratique du Congo : c’est l’ambition du chemin de fer Uvinza–Musongati, dont le chantier a été officiellement lancé ce 16 août 2025.
Le bruit des marteaux et le ballet des bulldozers ont marqué hier à Musongati, dans la province burundaise de Burunga, l’ouverture officielle du grand chantier ferroviaire Uvinza–Musongati.
Aux côtés du Premier ministre tanzanien Kassim Majaliwa, le président burundais Évariste Ndayishimiye a donné le coup d’envoi d’un projet attendu depuis plusieurs décennies : la construction d’une ligne de 282 kilomètres reliant Uvinza, en Tanzanie, à Musongati, au Burundi.
Mais l’ambition ne s’arrête pas à cette première phase. Le tracé, initialement conçu pour s’arrêter à Musongati, sera prolongé vers la République démocratique du Congo. L’extension annoncée reliera Gitega et Bujumbura, les deux principales villes burundaises, avant de franchir la frontière par Uvira pour rejoindre Kindu, dans l’Est congolais.
Avec ce prolongement, le corridor ferroviaire atteindra 824 kilomètres, contre 282 prévus dans le plan initial. Les études de faisabilité pour ce tronçon Musongati–Kindu sont en cours et devraient s’achever en 2026.
L’enjeu est colossal : réduire de 70 % les coûts de transport des marchandises entre la Tanzanie et le Burundi, désenclaver les provinces burundaises et ouvrir un corridor stratégique vers le cœur de la RDC. Les travaux de la première partie devraient s’étendre sur six ans, pour un coût de 2,14 milliards de dollars, financés en grande partie par la Banque africaine de développement. Huit gares sont prévues le long du tracé, dont trois sur le territoire burundais.
Si le calendrier est tenu, c’est toute la géographie économique de la région des Grands Lacs qui pourrait en être bouleversée.