La Rédactionoctobre 22, 2024
La phase finale de la deuxième édition du concours Umwuga Award qui s’est déroulée du 16 au 18 octobre a confirmé une fois de plus la vocation de ce concours : connecter, inspirer et récompenser les jeunes dans les métiers.
À les voir défendre mordicus leurs projets, on dirait que ces jeunes entrepreneurs sont convaincus d’avoir découvert la recette qui transformera le Burundi. D’autres, encore sur les bancs de l’école, étaient là pour les écouter, captivés. Plusieurs entreprises avaient également fait le déplacement, dans l’optique de piocher des idées innovantes et surtout des talents qui les aideraient à franchir de nouveaux caps. La phase finale a donc eu lieu en trois temps.
La première note a été donnée le 16 octobre 2024, au Centre de formation professionnelle de Nyakabiga à Bujumbura qui s’était paré de ses plus beaux atours. Organisé par le ministère de l’Éducation nationale et de la Recherche scientifique en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie du Burundi (CFCIB), ce concours, financièrement soutenu par la coopération belge à travers Enabel Burundi, met à l’honneur les métiers qui façonnent l’avenir du pays.
Cette année, 57 finalistes, dont dix jeunes filles, ont été choisis parmi près de 1 100 candidats venus de 14 des 18 provinces du Burundi. Ils représentent neuf métiers variés, allant de la couture à la mécanique automobile, en passant par la menuiserie et les technologies de l’information et de la communication (TIC). De plus, certains d’entre eux exercent des professions souvent non considérés comme des métiers à part entière, comme serveurs dans des hôtels et des bars.
Michael Wimmer, Ambassadeur du Royaume de Belgique, présent lors de l’ouverture, a salué l’implication croissante du secteur privé et la montée en compétences des participants. « Le concours des métiers Umwuga Award est l’un des moyens d’améliorer l’attractivité de la formation technique et professionnelle auprès des jeunes en particulier. » Et de louer les mérites de cette deuxième édition : « de nouveaux métiers ont été intégrés et les jeunes participants sont plus compétents que lors de l’édition précédente. Le secteur privé est significativement impliqué, et nous avons également des formateurs compétents ».
Une plateforme de talents et d’opportunités
En parallèle de la compétition, un espace d’exposition a permis à de jeunes entrepreneurs de présenter leurs créations, attirant l’attention de près de 5 000 personnes, parmi lesquelles 2 000 élèves des écoles de Bujumbura. Ces jeunes visiteurs ont pu découvrir les différents métiers et s’informer sur la pratique, les défis et les opportunités, au-delà de ce qui est appris entre les quatre murs des classes.
Étienne Rodenbach, coordinateur du projet “Umwuga ni Akazi”, qui comporte entre autres le concours des métiers Umwuga Award, a expliqué que les finalistes bénéficiaient d’un accompagnement technique et d’un mentorat, deux ingrédients essentiels pour le bon lancement d’un jeune entrepreneur. Les récompenses constituent également un levier important : les trois lauréats de chaque métier remportent respectivement 3 millions, 2 millions et 1 million de BIF, des sommes qui, bien que modestes, peuvent servir de tremplin pour de futurs projets.
Un élan vers l’avenir
Le 18 octobre, le lieu avait changé ; direction : le Donatus Conference Center pour la remise des prix. En tout, plus de 20 promesses de stages et d’emplois ont été annoncées par des entreprises partenaires telles qu’AMMA Constructions et CashTel. Olivier Suguru, Président de la Chambre fédérale de l’Industrie et du Commerce du Burundi (CFCIB), a souligné l’importance de cette initiative.
Il a également mentionné que les ambitions de ce projet sont en lien avec la vision du gouvernement : « Le Gouvernement du Burundi, à travers le Ministère de l’Éducation, s’est engagé à réformer les programmes de formation technique et professionnelle pour mieux répondre aux attentes des entreprises burundaises. L’organisation de l’Umwuga Award reflète cette démarche, d’autant plus que le secteur privé se plaint déjà du niveau des lauréats des écoles d’enseignement technique et professionnel. »
Fort de son expérience d’homme d’affaires, Olivier Suguru a prodigué des conseils aux jeunes finalistes : « Adoptez l’habitude de dormir tard et de vous réveiller tôt, donnez tout pour faire fructifier vos compétences au sein des entreprises locales qui en ont grand besoin.»
Il reste des progrès à faire
Les feed-back des jeunes finalistes témoignent de l’impact positif de cette compétition. Ils ont souligné les bénéfices d’un réseautage fructueux et d’un apprentissage continu. Néanmoins, ils ont exprimé quelques besoins de réajustement. Par exemple : « Tous les finalistes de l’Umwuga Award devraient être primés. Gravir tous les échelons jusqu’à la finale d’une compétition nationale témoigne d’un effort et d’un savoir-faire considérables.» 
Ils ont également noté que «les prix offerts lors de l’Umwuga Award 2024 sont les mêmes que ceux de l’année précédente. Or, la monnaie a connu une dépréciation. Il serait donc nécessaire d’augmenter systématiquement la valeur des prix. Un accompagnement sérieux des lauréats même après la compétition est plus que nécessaire.»
Le succès de l’Umwuga Award souligne non seulement l’importance des métiers techniques et professionnels dans le développement économique du Burundi, mais également la nécessité de soutenir ces filières sur le long terme. Alors que l’édition 2024 se clôt avec brio, l’avenir s’annonce prometteur pour ces jeunes talents, porteurs d’espoir et d’innovation.
