
À peine une semaine après sa nomination à la tête du ministère burundais de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Lydia Nsekera a tenu sa première rencontre avec des figures de la scène musicale nationale. Ce 13 août 2025, au siège du ministère dans la capitale économique Bujumbura, elle a reçu un petit groupe d’artistes pour échanger sur les défis structurels qui freinent l’essor du secteur.
Parmi les invités : Masterland, Kady-Kay, Kirikou A-Kili, B-Face et Double Jay Once Again. Des noms familiers aux mélomanes burundais, qui traduisent aussi la diversité des genres et des générations représentées. Le ton de la rencontre, selon un des participants ci-haut cités, était franc et direct : il s’agissait moins de discours protocolaires que d’un inventaire des obstacles à lever.
Propriété intellectuelle et manque d’infrastructures au cœur des discussions
Les artistes ont remis sur la table des revendications récurrentes : protection juridique de leurs œuvres par un cadre solide de droits d’auteur, création de salles adaptées pour les concerts et les expositions, et mise en place de textes de loi permettant de commercialiser plus facilement les créations sur les plateformes numériques. Autant de points qui, depuis des années, reviennent dans les échanges entre acteurs culturels et pouvoirs publics, sans toujours trouver de traduction concrète.
Lydia Nsekera, qui n’est pas une inconnue pour le monde culturel burundais, avait rappelé lors de la remise et reprise avec son prédécesseur qu’elle collabore avec ce ministère depuis 1999, principalement dans le domaine du sport. « Je connais les responsables de ce secteur, nous avons déjà travaillé ensemble », a-t-elle confié, assurant que cette proximité pourrait faciliter un travail « constructif et efficace » pour répondre aux attentes des créateurs et autres « ayant-droits » de ce ministère.
Un espoir prudent
Si cette première prise de contact peut être saluée comme un signal d’ouverture, les attentes restent fortes. Les artistes présents espèrent que ce dialogue débouchera sur des actions concrètes et rapides, dans un contexte où beaucoup se disent découragés par le manque de soutien institutionnel.
La nouvelle ministre saura-t-elle transformer cette écoute en mesures tangibles ? Les prochains mois diront si cette rencontre marque le début d’un changement durable dans la politique culturelle du Burundi.