Le Jardin Public de Bujumbura a accueilli le 26 octobre 2024, une journée enrichissante marquée par la célébration de la Green Diplomacy Week. Cette initiative, lancée par la Délégation de l’Union Européenne au Burundi, visait à sensibiliser la jeunesse à l’importance de la préservation de l’environnement.
À travers cette rencontre, l’UE, en collaboration avec des partenaires locaux, a réaffirmé son engagement envers une cause primordiale : la protection de la biodiversité et des écosystèmes du pays, notamment en ce qui concerne le lac Tanganyika.
Pierre-Yves Renaud, chargé du programme “Eau, Assainissement et Énergie” à la délégation, a pris la parole lors de cet événement pour insister sur l’urgence d’impliquer les jeunes générations dans la lutte pour la sauvegarde de notre planète. « Nous voulons mobiliser la jeunesse autour de la question primordiale : la sauvegarde de l’environnement et de la biodiversité. C’est également une occasion de transmettre un message à cette jeunesse à qui appartient le futur de cette planète », a-t-il souligné, avant de mettre en lumière plusieurs projets emblématiques financés par l’UE.
Parmi ceux-ci, le programme LATAWAMA (Lake Tanganyika Water Management) a retenu l’attention. Ce projet ambitieux vise à protéger les eaux du lac Tanganyika, beauté naturelle du Burundi, un des plus grands réservoirs d’eau douce du monde, par la création de laboratoires spécialisés pour surveiller la qualité de l’eau, mais aussi par la gestion des déchets dans les villes riveraines et l’installation de stations d’épuration des eaux usées, telles que celle de Buterere. L’objectif est double : “préserver l’intégrité de l’écosystème du lac et améliorer la qualité de vie des communautés riveraines.”
Autre programme phare, “Umuco w’iterambere” s’intéresse à l’accès à une énergie plus propre et durable. Ce programme a déjà permis la distribution de 10 000 kits solaires, touchant ainsi 13 000 foyers et contribuant à réduire la consommation de bois de chauffe, facteur majeur de déforestation au Burundi.
Mais l’événement ne se limitait pas aux discours et aux présentations de projets. Il s’agissait aussi de sensibiliser directement la population, et particulièrement les jeunes, à travers des panels de discussion, des performances de slam et des chansons de jeunes membres de clubs environnementaux. L’accent a été mis sur des gestes simples mais fondamentaux, comme la limitation de l’usage des plastiques à usage unique et la promotion du recyclage. L’un des messages clés de l’événement a été la nécessité d’adopter une politique du « pollueur-payeur » pour responsabiliser tous les acteurs dans la lutte contre la pollution.
L’Ambassadrice de l’Union Européenne au Burundi, Elisabetta Pietrobon, a, de son côté, pris la parole pour encourager les jeunes à prendre des engagements fermes en faveur de la protection de l’environnement.
« Vous êtes le futur et la planète vous appartient. Tout dépend des choix que vous ferez aujourd’hui, car leurs impacts se feront sentir demain », a-t-elle déclaré, rappelant l’importance cruciale de la prise de conscience à l’échelle individuelle et collective.
Albert Mbonerane, ancien ministre de l’Environnement et fondateur de l’ACVE (Action Ceinture Verte pour l’Environnement), a quant à lui souligné la gravité de la situation : « Sans protection de l’environnement, tout ce que nous disons sur le développement durable ne serait que des mensonges ». Il a invité les jeunes à prendre leur avenir en main en commençant par des gestes quotidiens simples : « Si vous voulez un Burundi vert en 2040 ou 2060, pensez à la planète dès aujourd’hui. Commencez par balayer devant votre porte. »
Cet événement annuel, organisé par l’UE au Burundi en partenariat avec le RPEEBU (Réseau des clubs environnementaux et associations pour la promotion de l’éducation environnementale) et l’ACVE, s’inscrit dans une série d’initiatives visant à renforcer la conscience écologique et à impulser un changement de comportements à l’échelle nationale.
Les trois grands thèmes du jour – l’eau, la biodiversité et l’énergie propre – ont permis des discussions riches et ont permis de mettre en lumière les nombreuses opportunités offertes par l’UE pour soutenir les actions locales en matière de protection de l’environnement.
Au-delà des discours et des projets, c’est toute une philosophie qui a été partagée : celle de l’action collective, de la responsabilité individuelle et du devoir impérieux de protéger notre planète, aujourd’hui, pour les générations de demain. Le Burundi, à travers la voix de sa jeunesse, et appuyé par l’Union Européenne, semble bien décidé à s’engager sur cette voie.