Le 1er février 2024, l’Institut Français du Burundi a accueilli une soirée dédiée aux progrès et aux enjeux de la formation continue dans le secteur de la santé au Burundi. Un événement, organisé par l’Association Burundaise d’Informatique Médicale (ABIM).
Cet événement avait pour objectif de présenter des expériences réussies et de proposer des solutions pour pallier le manque de formation continue et de compétences qualifiées dans le domaine de la santé au Burundi.
« Ce rendez-vous s’adresse à tous ceux qui sont passionnés par la recherche de l’excellence médicale à travers la technologie au Burundi », a déclaré Dr. Franck Nziza, Président de l’ABIM, en introduction de la soirée.
Ce médecin, formé en Belgique, a rappelé que « la formation continue en santé désigne les programmes qui permettent aux professionnels de santé d’améliorer et d’actualiser leurs connaissances et leurs compétences.» Il a également souligné que le Burundi accuse un retard en matière d’opportunités de formation continue pour ses techniciens de santé.
La formation continue à distance, un lévier pour l’excellence médicale
La première présentation, assurée par le Dr. Mudonzi Adelin, a porté sur une initiative novatrice : la formation continue à distance pour les professionnels de santé.
Ce programme, axé sur la réponse sanitaire à la COVID-19, a été mis en œuvre grâce à l’outil en ligne Moodle, une plate-forme d’apprentissage utilisée dans de nombreuses institutions de formation. Pilote, ce programme a permis de former des médecins burundais à distance, en dépit des défis liés à la connectivité et à la maîtrise des outils informatiques.
La deuxième présentation, animée par le Dr. Nimpagaritse Manassé, a exposé « les difficultés rencontrées dans la mise en place de la formation continue à distance », notamment à travers les Certificats d’Informatique de Santé Appliquée (CISA).
Il a retracé l’histoire de la formation en ligne, en mettant en avant le récent programme CISA 2. Malgré les obstacles, tels que la faible connectivité et le niveau limité en informatique du personnel de santé burundais, Dr. Manassé a mis en évidence le potentiel énorme de cette méthode pédagogique.
L’ABIM, un acteur clé de la formation continue
Dr. Franck Nziza a ensuite énuméré les principaux défis de la formation continue des médecins au Burundi, parmi lesquels : « l’absence de cadre légal et réglementaire de la formation continue, l’absence de programmes de formation continue autonomes et durables, et d’autres défis spécifiques à la formation continue en ligne : faible connectivité, manque de terminaux, faibles connaissances en informatique de base pour les médecins, culture des formations payées (perdiem),… »
Il a également présenté la contribution de l’ABIM pour améliorer la formation continue au Burundi, en tant qu’association des professionnels œuvrant dans le secteur de l’informatique de santé. L’ABIM participe à l’élaboration des politiques adaptées pour la formation continue des médecins en utilisant les outils numériques, à la formation continue en mobilisant les compétences de ses membres, et à la sensibilisation pour l’adoption de la culture du numérique dans le domaine de la santé.
La soirée s’est achevée par une session interactive d’échanges et de discussions, où les participants ont posé des questions, exprimé leurs préoccupations et leurs curiosités. Tous les intervenants ont convergé sur un point : « Il est plus qu’urgent de mettre en place un cadre réglementaire de formation continue, notamment à travers les ordres professionnels et les sociétés savantes au Burundi. »