
La célébration du 76e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine a offert, ce mercredi 09 septembre 2025 à Bujumbura, un cadre solennel pour réaffirmer la profondeur et la vitalité des relations sino-burundaises. L’événement, marqué par les discours de Zhao Jianping, Ambassadrice de Chine au Burundi, et de Syldie Manirerekana, Assistante du ministre burundais des Affaires étrangères, a mis en exergue une coopération multiforme et résolument tournée vers l’avenir.
Dans le Jardin de l’Ambassade de Chine à Bujumbura, les drapeaux rouge et vert se répondaient ce soir-là dans une atmosphère de solennité. La Première Dame du Burundi, le Secrétaire général du CNDD-FDD, des membres du corps diplomatique, des figures politiques et médiatiques avaient pris place pour une cérémonie où se jouait bien plus qu’un rituel diplomatique : la réaffirmation d’une amitié ancienne, mais désormais portée par une ambition nouvelle.
Dans son discours, Mme Zhao Jianping, Ambassadrice de Chine au Burundi, n’a pas manqué de rappeler que les relations bilatérales venaient d’être propulsées à un niveau inédit. Le 6 septembre 2024, à Beijing, à l’occasion du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), le Président Évariste Ndayishimiye et son homologue chinois Xi Jinping avaient officiellement décidé d’élever leurs relations au rang de « partenariat stratégique global ». Une étape qui, selon la diplomate, ouvre « un nouveau chapitre dans l’histoire commune des deux pays ».
Les retombées concrètes se dessinent déjà. À Bujumbura, l’aéroport international Melchior Ndadaye, longtemps resté figé dans une modernité vieillissante, est en passe de changer de visage. L’accord signé le 26 février 2022 entre les deux gouvernements a trouvé son prolongement dans la pose symbolique de la première pierre par le Président burundais, le 27 août 2024. Le projet, confié à l’entreprise Shanghai Baoye et financé sous forme de don chinois, prévoit la réhabilitation des pistes, la construction d’une nouvelle tour de contrôle, l’équipement en systèmes modernes de navigation et la création d’infrastructures administratives dignes des standards internationaux en particulier le siège du Ministère des Affaires Etrangères.
Mais les pistes aériennes ne sont qu’un visage de cette coopération. Zhao Xian Ping a insisté sur d’autres domaines d’intervention, tout aussi vitaux : la 23e mission médicale chinoise, dont la relève poursuit un engagement entamé il y a plus de trois décennies, soigne et forme dans les hôpitaux du pays. Les agronomes chinois, eux, s’attèlent à renforcer la sécurité alimentaire, un secteur stratégique pour un Burundi rural à 80 %. Et sur le plan académique, un département dédié à l’art et à la langue chinoise a été créé à l’Université du Burundi, témoignant d’un soft power culturel assumé.
« Ces initiatives, a martelé l’Ambassadrice, ne sont pas de simples symboles. Elles incarnent notre volonté de conjuguer développement économique, échanges culturels et solidarité humaine.»
La vision chinoise : multilatéralisme et développement partagé
Au-delà du cadre bilatéral, Mme Zhao Xian Ping a mis en avant la dimension globale de l’action diplomatique chinoise. Citant l’initiative pour la gouvernance mondiale proposée par le président Xi Jinping, elle a insisté sur la nécessité de défendre le multilatéralisme, de renforcer le rôle central des Nations unies et de promouvoir une approche de non-ingérance dans l’organisation interne des états.
« L’histoire porte le passé mais éclaire aussi l’avenir », a déclaré l’Ambassadrice, avant de souligner que la Chine est prête à avancer main dans la main avec le Burundi, en harmonie avec la Vision 2040–2060, pour « apporter à la population burundaise des bénéfices tangibles » grâce à des projets phares.
Un partenariat salué par le gouvernement burundais
De son côté, Syldie Manirerekana a rendu hommage au peuple chinois et à son gouvernement pour les progrès accomplis depuis 1949. Elle a rappelé que la Chine, forte de son expérience de réformes économiques audacieuses, n’a cessé d’affirmer sa stature de puissance pacifique et solidaire.
Pour Bujumbura, la coopération avec Pékin reste un levier essentiel de développement. L’Assistante du ministre a cité les réalisations déjà tangibles : l’Hôpital général de Mpanda, les écoles techniques et professionnelles, les infrastructures éducatives et médicales, sans oublier le soutien constant dans les forums internationaux.
« La Chine demeure un partenaire fiable et soucieux du développement des autres pays », a-t-il insisté, en rappelant que cette coopération s’inscrit dans une logique de gagnant-gagnant, alignée à la fois sur les objectifs de développement du Burundi et sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Une coopération appelée à croître
Dans un contexte international marqué par des tensions géopolitiques et économiques, le rapprochement sino-burundais apparaît comme un choix stratégique et pragmatique. Pékin, qui a contribué en 2024, à hauteur de 30 % à la croissance mondiale, offre au Burundi une fenêtre d’opportunités dans des domaines variés : infrastructures, agriculture, santé, éducation et échanges culturels.
En célébrant cet anniversaire, les deux nations ont donc voulu affirmer que leur amitié, forgée dans le respect mutuel et la solidarité, continue de résister aux aléas du temps et de s’ériger en modèle de coopération Sud-Sud.
« Vive la République populaire de Chine, vive la République du Burundi, vive l’amitié sino-burundaise », a conclu Mme Zhao Xian Ping, dans un message qui résume à la fois la profondeur de l’histoire et les promesses de l’avenir partagé.