
Du 1er au 2 septembre 2025, Upender Singh Rawat, ambassadeur de l’Inde pour le Burundi avec résidence à Kampala était en visite au pays pour s’enquérir, entre autres, de l’état des lieux du programme sur le développement du capital humain financé à hauteur de 1,2 millions de USD et dont UNFPA Burundi est le partenaire technique à travers les formations dénommées « Entreprendre avec zéro capital extérieur », EZCE. Quid des appréciations et des perspectives ?
M. Rawat a d’abord été accueilli aux bureaux de UNFPA Burundi pour échanger avec le Personnel de cette agence onusienne et suivre quelques témoignages des bénéficiaires des formations avant d’entamer les terrains, à Bujumbura comme à l’intérieur du pays, toujours, pour échanger avec les formés et s’enquérir des acquis du programme appuyé par son Gouvernement.
Un bilan positif pour davantage d’ambitions
Rawat se dit satisfait de l’état d’avancement du programme et a profité l’occasion pour annoncer certaines perspectives : « La première fois, c’était un de mes collègues qui est venu et qui nous a fait état d’un bon déroulement du programme. Aujourd’hui c’est mon tour. J’ai entendu que l’UNFPA va sélectionner d’ici le mois prochain 30 meilleures idées parmi les bénéficiaires. Avec un calendrier de 2 ans d’exécution du programme, le processus est au bon fixe. »
L’ambassadeur dit aussi avoir partagé quelques réflexions sur la manière dont les 30 équipes sélectionnées pourraient être plus performantes. Sur ce sujet Rawat confie avoir proposé si l’on pourrait envoyer quelques un-e-s des formé-e-s pour des spécialisations en Inde.
UNFPA plaide pour une extension…
Dr Kacou Pierre Konan, délégué du Représentant Résident de UNFPA Burundi, lui fera le point sur les retombées des formations qui, heureusement, sont déjà observables. Entre autres, des jeunes formés qui ont commencé à entreprendre et d’autres qui le faisaient déjà, mais qui ont amélioré, voire même d’autres qui sont passés de simples entrepreneurs à coachs pour former leurs pairs.
Toutefois, Dr Konan ne passe pas sans évoquer le défi des moyens financiers: « Le Burundi compte une population majoritairement jeune. Sur un effectif de 7 millions de jeunes, nous n’avons pu former que 1500. Parmi ces derniers, il y a des jeunes qui ont commencé à entreprendre et d’autres qui le faisaient déjà. Par la suite, nous allons organiser une compétition où des idées meilleures et durables seront etre finnancés. »
Le défi dans tout ça, poursuit Konan, reste celui apporter un accompagnement et des financements suffisants en faveur de plusieurs jeunes. D’où l’occasion pour lui auprès du bailleur pour une extension du programme de trois à cinq ans. « Cela augmenterait le nombre de jeunes formés qui deviendraient autonomes et aideraient leurs pairs à entreprendre.», explique-t-il.
… les jeunes formés partagent gratitude et attentes.
Quant aux jeunes formés à travers EZCE, chacun ayant bénéficié d’une façon et d’une autre, la voix résonne à l’unisson : « Les formations sont d’une importance capitale, mais l’appui financier demeure incontournable. »
Les lauréats du programme EZCE qui ont eu l’opportunité de partager leurs expériences et leurs parcours lors du passage à Bujumbura de l’ambassadeur indien pour le Burundi, sont les suivants :
- Chadrack Nahumuremyi : jeune albinos, il affirme que la formation dont les modules portent aussi sur l’inclusion, lui a permis d’acquérir la confiance qu’il fallait avant de lancer son projet de création d’objets décoratifs à partir de déchets de papier et de matériels électroniques.
- Ella Kezakimana : statisticienne de formation, elle confirme avoir lancé sa petite boutique grâce aux acquis du programme. « Une première étape vers la réalisation de grandes ambitions. », confie-t-elle.
- Elcyne Nijimbere : entrepreneure au début, elle est désormais devenue formatrice à son tour, pour transmettre son savoir-faire à d’autres jeunes.
- Lameck Ndayikengurukiye : couturier, il est fier d’avoir transformé une activité jusque-là amateur en un projet phare, générateur d’emplois et de revenus pour d’autres jeunes.