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Nestor Ntahontuye, réussira ? réussira pas ? - IRIS NEWS

Elvis Nshimirimanaseptembre 28, 2025
Ntahontuye

Le premier face-à-face entre le nouveau Premier ministre et les dirigeants des sociétés à participation publique, ce mardi 23 septembre 2025, était tout sauf tiède.

Au centre des échanges : la gouvernance des entreprises publiques et para-publiques, leur rentabilité et l’opérationalisation du compte unique canalisant tous les fonds de celles-ci.

Nestor Ntahontuye veut des comptes, pas des contes. Réussira ? réussira pas ? « Ne me fatiguez pas alors que je commence à peine mon travail », lance-t-il, coupant court à la ronde des excuses. L’ambiance est tendue, malgré un échange somme toute respectueux.

Les excuses, elles ne manquent pourtant pas. Le directeur de la REGIDESO, Dr Ir Lt-col Jean-Albert Manigomba, souligne le manque de devises : « Comment un citoyen peut-il espérer avoir de l’eau alors que nous savons très bien que, lorsqu’on passe une commande de tuyaux, il faut parfois attendre trois ans avant qu’elle ne soit payée ? » Et le moins que l’on puisse dire est qu’il n’a pas aussi tort que ç aquand on y pense : trois ans pour un tuyau : le pays a soif plus vite que ça.

Le directeur général de la SOCABU, Charles Ndagijimana, regrette de son côté que l’État investisse dans les entreprises et revienne leur demande des comptes après x période, sans pour autant avoir mise en place les conditions favorisant la productivité et la création de devises.

Ntahontuye, imperturbable, balaie d’un revers de main : « L’État, c’est chacun de nous. Produire des devises, c’est votre mission. Si vous n’y arrivez pas, dites-le vite, au lieu d’attendre que ce soit le gouvernement qui intervienne. »

Des chiffres contestés

Le rapport du ministère des Finances dont se sont appuyés les échanges, dénonce un faible rendement, une mauvaise utilisation des ressources, des retards dans les rapports financiers et des capitaux dormants sur les comptes des sociétés. Les responsables présents crient pourtant à des « chiffres biaisés » et exigent une révision en profondeur, tout en admettant des dysfonctionnements : « Il faut avoir le courage de le dire : certaines structures sont mal gérées », a glissé l’un d’eux.

Décision ferme : la fin des « réserves libres »

Le Premier ministre tranche : plus aucune banque ni entreprise publique ne pourra conserver de fonds inactifs sur des sous-comptes.
Tout l’argent sera transféré dans le compte unique du Trésor à la BRB. Traduction : désormais, les entreprises devront solliciter l’État pour accéder aux fonds nécessaires. Et il appartiendra aux institutions habilitées d’accorder carte blanche à la demande.

Selon Ntahontuye, cette mesure vise à mettre fin à la mauvaise gestion, limiter les risques de détournement et renforcer la discipline financière.

Un appel à la responsabilité

« C’est le moment de prouver que vous êtes à la hauteur », a conclut le Premier ministre, exhortant chaque responsable à ne pas se relâcher. À ses yeux, la solution aux difficultés actuelles réside dans la prise de conscience, l’efficacité et le sens d’initiative des entreprises publiques elles-mêmes.

 

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