
« Nous n’avons enregistré qu’un seul décès dû au Mpox au Burundi grâce à une prise en charge solide et au respect scrupuleux des directives que nous avons fournies », a déclaré ce jeudi le Dr Jean Kaseya, directeur général de l’Africa CDC, lors de son point de presse hebdomadaire.
Ce rendez-vous du 14 août avait une résonance particulière. Presque jour pour jour, un an plus tôt, le 13 août 2024, l’Africa CDC déclarait le Mpox urgence de santé publique de portée continentale. À l’époque, le continent faisait face à une véritable tempête : transmission interhumaine inédite et soutenue, augmentation rapide du nombre de pays touchés, forte hausse des cas et des décès, et grave déficit de préparation et de capacité de riposte.
Pour y faire face, l’Africa CDC avait mis en place l’Incident Management Support Team (IMST), un mécanisme d’urgence chargé de coordonner la réponse. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait elle aussi classé le Mpox comme urgence de santé publique de portée internationale, alertant sur un risque élevé de propagation mondiale.
Quatre batailles sanitaires majoritaires
Un an plus tard, les défis restent considérables. L’Africa CDC suit actuellement quatre grandes épidémies sur le continent : le choléra dans 23 pays, le Mpox dans 24, ainsi que des flambées de rougeole et de dengue.
S’agissant du Mpox, en août 2024, seuls 13 pays africains étaient concernés. Aujourd’hui, ils sont 24. Dr Kaseya reconnaît qu’il s’agit d’un recul, mais souligne une évolution notable : entre janvier et août 2025, le nombre de cas confirmés a diminué, même si les cas suspects restent nombreux.
Lors de la déclaration d’urgence continentale, l’Afrique ne disposait que de 20 000 doses de vaccin promises, sans qu’aucune ne soit arrivée. La situation est désormais bien différente : plus de six millions de doses sont disponibles, plus de trois millions ont été administrées, et douze pays ont lancé des campagnes de vaccination. Environ 886 000 personnes ont déjà reçu au moins une dose.
La capacité du Burundi à détecter et à répondre au Mpox s’est elle aussi transformée, informe toujours Jean Kaseya. En un an, le nombre de laboratoires opérationnels est passé de deux à 56, un bond qui a nettement amélioré la rapidité de détection et de traitement.
Des signes d’amélioration
Les rapports multi-pays de l’OMS montrent que depuis février 2025, le nombre hebdomadaire de cas confirmés au Burundi est passé sous la barre des 50, contre plus de 200 fin 2024. Le taux de guérison reste élevé : sur 3 568 cas enregistrés, 3 420 patients ont guéri. L’Africa CDC attribue cette tendance à la baisse à la décentralisation du diagnostic et à la réduction des délais pour obtenir les résultats.
Malgré des ressources limitées, le Burundi a réussi à mettre en place un système efficace de prise en charge hospitalière. De nouveaux centres de traitement ont vu le jour à Muyinga, Kamenge, Gitega et Kayanza, avec l’appui de l’OMS et de l’UNICEF. Ces structures ont joué un rôle clé pour contenir les flambées locales, améliorer la prise en charge des patients et maintenir une mortalité très faible.
D’un seul décès à un réseau solide de laboratoires et de centres de traitement, la réponse du Burundi au Mpox est devenue un exemple de riposte rapide et coordonnée et une réussite discrète dans la lutte plus large de l’Afrique pour sa sécurité sanitaire.