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Axel Keza et Lyne Nziza : deux ambassadeurs de la stat burundaise à La Haye - IRIS NEWS

Guillaume Muhozaoctobre 11, 2025
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Le monde de la statistique burundaise s’est trouvé deux ambassadeurs à La Haye, au 65ᵉ Congrès mondial de la statistique, tenu du 5 au 9 octobre. Et qui mieux que deux visages jeunes et prometteurs ?

Il y avait Axel Keza, étudiant en dernière année de master en biostatistique à l’Université d’Abomey-Calavi, au Bénin. Jeune butineur, j’ai travaillé avec lui lorsqu’il était responsable du suivi et de l’évaluation au Magazine Jimbere, où j’étais rédacteur en chef.

Avant cela, il s’était fait connaître comme secrétaire général puis président du Club Statistique de l’Université du Lac Tanganyika, ce petit creuset de passionnés qui, depuis quelques années, s’obstine à faire aimer la donnée dans un pays où elle reste rare.

À ses côtés, Lyne Nziza, consultante aguerrie, forte de dix ans d’expérience dans la région des Grands Lacs, une voix émergente lorsqu’il s’agit de parler de la valeur des chiffres pour le développement.

Tous deux étaient présents comme membres de la Young African Statisticians Association (YASA), dans le cadre du programme Takwimu, lancé en 2022 par le Centre Africain de la Statistique.
Un programme qui veut former et autonomiser la nouvelle génération africaine, moderniser les systèmes statistiques et faire des données un levier de développement plutôt qu’un luxe bureaucratique.

Lyne Nziza a présenté, au nom du duo, une étude intitulée « Rendre les données compréhensibles – cartographie des jeunes statisticiens en Afrique et de leur rôle ».

Axel Keza, lui, a partagé les premiers résultats d’une recherche menée avec le Dr Ildephonse Nduwimana, sur la relation entre l’activité physique et les douleurs dorsales, conduite à l’Institut National de la Santé Publique.

Certains diront : participer à un congrès mondial de la statistique, est-ce bien là un événement à relayer dans vos colonnes ?
Après tout, des jeunes Africains y viennent en nombre.

Pourquoi cet événement mérite qu’on s’y arrête

Je vous dis pourquoi.

  • D’abord, parce qu’un pays sans données est un pays qui avance à tâtons. Et le Burundi, on le sait, manque cruellement de statistiques fiables ; or, sans elles, la décision publique est hésitante.
    Voir émerger une génération qui veut faire de la statistique un vrai métier, au même titre que la médecine ou l’économie, c’est déjà entrevoir une lumière dans le brouillard. Peut-être qu’en vingt ans, nous aurons enfin assez de données sur nous-mêmes pour éclairer notre développement.

 

  • Ensuite, parce que ces jeunes sont Burundais. À mon avis, ils incarnent ce passage progressif de relais, où les compétences locales prennent la place des techniciens étrangers, trop longtemps seuls à produire ou interpréter nos chiffres dans des ambassades ou des ONG internationales. Il est temps que la statistique sur le Burundi soit faite par des Burundais, pour le Burundi.

 

  • Enfin, parce que c’est une forme de reconnaissance. Depuis plus de dix ans, le Club Statistique de l’Université du Lac Tanganyika s’échine, avec ses moyens limités, à rendre la statistique vivante, désirable, à la portée des plus jeunes.
    Axel Keza en fut un artisan décisif,  je puis en témoigner.
    Voir l’un des leurs prendre la parole à une tribune mondiale, c’est aussi une victoire pour ses petites sœurs et ses petits frères encore sur les bancs de la faculté.

Je leur dis, simplement : de l’avant, chers amis.

Guillaume Muhoza


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